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Pornographie, violence, cyberharcèlement… Des enfants surexposés sur Internet et des parents démunis

4 novembre 2021

Alors qu’au moins 6 enfants sur 10 ont été confrontés à des images violentes ou pornographiques avant la fin du collège, 1 parent sur 4 ne saurait pas comment aider le sien en cas de cyberharcèlement. C’est ce que révèle l’étude Kaspersky France-IFOP* réalisée auprès de parents d’élèves scolarisés à l’école élémentaire et au collège, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire.

Des parents de plus en plus lucides

·        Plus de 8 parents sur 10 sont préoccupés par l’utilisation que fait ou pourrait faire leur enfant d’Internet

·        59% des parents d’élèves scolarisés du CP à la 3ème admettent que leur enfant a déjà été exposé à des images violentes, choquantes ou pornographiques

·        1 parent de collégien sur 5 déclare que leur enfant ou un de ses camarades a déjà été victime de cyberharcèlement – et 1 sur 25 que leur enfant en a été directement victime, soit un élève par classe en moyenne

 

Mais dépassés par l’ampleur du phénomène

·        25% des parents se sentent mal informés des dangers d’Internet pour leur enfant ; la même proportion ne saurait pas comment l’aider dans le cas où il serait victime ou coupable de cyberharcèlement

·        Près d’un tiers (31%) des parents dont l’enfant possède un smartphone juge qu’il est beaucoup moins sociable qu’avant d’en avoir un

·        La moitié des parents d’enfants scolarisés du CP à la 3ème a été en conflit avec lui vis-à-vis d’un sujet lié au numérique

Et dont la vigilance est prise en défaut

·        94% des parents d’enfants de l’école élémentaire estiment contrôler l’activité en ligne de leur enfant, un chiffre qui tombe à 74% pour les parents de collégiens (-20 points)

·        Seul un parent sur deux a installé un logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur personnel (50%) ou le smartphone (47%) de son enfant

·        21% des parents d’enfants à l’école élémentaire reconnaissent qu’il a un compte sur un réseau social, alors que l’âge minimal pour s’y inscrire est de 13 ans

Le constat est sans appel. L’accès massif au web et aux réseaux sociaux est devenu la norme pour les plus jeunes, 94% des parents ayant un enfant scolarisé du CP à la 3ème déclarent qu’il a accès à Internet, et ce en très grande majorité depuis un équipement personnel (74%). Cette ouverture sur le monde est une chance formidable lorsqu’elle s’accompagne de bonnes pratiques. Hélas, elles sont souvent loin d’être faciles à imposer… Et beaucoup de parents se sentent rapidement démunis.

Des parents impliqués mais vite dépassés

Lucides, les parents ont parfaitement conscience des dangers du numérique. Parmi ceux ayant un enfant scolarisé du CP à la 3ème, 82% se disent préoccupés par l’utilisation qu’il fait d’Internet (88% à l’école élémentaire, 78% au collège). Cette prise de conscience s’exprime par une véritable volonté de bien faire. En effet, 80% des parents déclarent avoir sensibilisé leur enfant aux dangers d’Internet, quand ils sont 19% à avoir carrément créé un faux compte sur un réseau social à des fins de surveillance.

Mais cette implication a ses limites car seul un parent sur deux (50%) déclare utiliser un logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur de son enfant. Un chiffre qui baisse lorsqu’il s’agit du smartphone de l’enfant (47%) et plus encore de l’ordinateur familial (34%). Cela est peut-être à mettre sur le compte d’une certaine méconnaissance des outils technologiques et de leur utilisation, mais aussi à la confiance – exagérée ? – que les parents accordent à leur enfant (61%).

« Même si ce chiffre semble déjà optimiste, on constate cependant que beaucoup de parents installent ces logiciels de contrôle parental sur les appareils des enfants sans connaître le fonctionnement de l’outil. Ils ne regardent que rarement les rapports d’activité et beaucoup d’adolescents et pré-adolescents parviennent à contourner les restrictions. Comme pour tout ce qui touche à la technique, c’est un premier pas d’installer les logiciels mais ces derniers ne seront efficaces que s’ils sont mis à jour, inspectés etc. » expliquent Steph Draperi et Clara Foucher, membres du GT sensibilisation du CEFCYS.

Dans un contexte où les violences en ligne sont de plus en plus nombreuses, comme le prouve régulièrement l’actualité, les parents se sentent vite démunis. Ils sont ainsi 48% à préciser que l’utilisation du numérique est source de conflit avec leur enfant, instaurant ainsi un mauvais climat familial. Près d’un parent sur deux (47%) affirme également que leur enfant est beaucoup moins sociable depuis qu’il a un smartphone, et 55% qu’il maîtrise mieux cet outil qu’eux.
Résultat, un parent sur quatre (25%) se sent mal informé sur la manière de protéger son enfant des dangers d’Internet, et n’a pas le sentiment de savoir comment protéger son enfant au cas où il serait concerné par le cyberharcèlement.

« Ces chiffres sont assez évocateurs de la réalité. Si les parents s’inquiètent des usages que peuvent avoir leurs enfants d’Internet, ils baissent vite les bras. C’est aussi peut-être parce que, même si la conscience du risque est là, ce dernier est minimisé par rapport à un risque « hors ligne ». On constate que les bonnes pratiques d’usages du numérique ne font pas encore partie des fondements de l’éducation et des échanges. Les logiciels de contrôle parentaux par exemple ne sont pas perçus comme indispensables et pourtant il s’agit d’un outil très utile pour initier le dialogue avec l’enfant, lui expliquer pourquoi l’accès à certains contenus est limité, pourquoi le temps d’écran l’est aussi… le numérique ayant une place de plus en plus importante dans le quotidien de chacun, il est aujourd’hui urgent que son utilisation en toute sécurité prenne aussi sa place dans l’éducation et la protection des enfants, au même titre que les autres règles de sécurité élémentaires » commente Bertrand Trastour, DG France de Kaspersky.

Accès à internet, TikTok, cyberharcèlement… L’entrée au collège comme point de bascule

Cette anxiété parentale fait écho à l’explosion de l’exposition des enfants à des contenus inappropriés à leur âge. En clair, 59% des parents d’élèves scolarisés du CP à la 3ème admettent que leur enfant a déjà été exposé à des images violentes, choquantes ou pornographiques. Sous cet angle, l’entrée au collège est un point de bascule. L’exposition aux contenus violents passe de 39% à 61% des enfants entre l’école élémentaire et le collège, et de 18% à 43% pour les contenus pornographiques.

D’une part, les collégiens sont quasiment aussi équipés que les adultes : 54% d’enfants à l’école élémentaire ont accès à Internet depuis un équipement personnel contre 91% au collège. D’autre part, c’est l’âge de la montée en puissance des réseaux sociaux. Alors que plus d’un parent sur deux (53%) affirme que son enfant scolarisé du CP à la 3ème est inscrit sur au moins un réseau social, ce chiffre atteint 76% pour les collégiens. Et les réseaux sociaux les plus populaires (selon les parents) sont Snapchat (34% y ont un enfant inscrit, dont 7% de parents qui le désapprouvent) et TikTok (33%, dont 12% de parents qui le désapprouvent – site le moins populaire auprès des parents).

« Les réseaux orientés vidéos festives comme Snapchat ou Tik Tok sont plébiscités par les jeunes enfants comme les adolescents, sans oublier Whatsapp qui permet de conserver très facilement les échanges vidéos, audios des participants, ce qui pose un risque de harcèlement comme du respect des données personnelles sur le long terme en cas de disputes entre adolescents. Au final l'âge demandé à l'inscription sur les plates-formes sociales ou de partage vidéos n'étant pas vérifié, souvent les enfants s'inscrivent très tôt et sans rien dire à leurs parents, ou pire, utilisent le compte des parents qui ne regardent pas toujours l'activité et qui partagent d’ailleurs souvent leurs mots de passe avec leurs enfants ce qui, à tout point de vue, n’est pas franchement conseillé. » commentent Steph Draperi et Clara Foucher, membres du GT sensibilisation du CEFCYS.

Cette surexposition va de pair avec l’augmentation du risque de cyberharcèlement : 21% des parents de collégiens savent que leur enfant ou un de ses camarades a déjà été harcelé en ligne, et 4% que leur enfant en a été victime (1 sur 25, soit un par classe en moyenne). Parmi ces jeunes, 24 % sont inscrits sur au moins un réseau social et ce sont les filles qui sont davantage confrontées à ce phénomène (25% contre 19% pour les garçons). Et se pose également la question de l’enfant « bourreau », puisque 10% des parents ont déjà été convoqués à l’école car leur enfant a pris part à l’humiliation d’un autre.

« Avec la démultiplication des usages numériques, les enfants sont surexposés aux cybermenaces : harcèlement, chantage, pornographie, ultra violence, escroqueries, défis sordides, désinformation, embrigadement... Cette triste réalité peut avoir des conséquences importantes et parfois même traumatisantes sur cette population fragile. Les issues à cette situation ne peuvent pas être seulement répressives. Que ce soit pour les enfants dès le plus jeune âge, mais également pour leurs parents qui sont parfois désarmés, la sensibilisation aux risques de la sphère numérique et l'éducation au discernement et aux bonnes pratiques à adopter pour y faire face est de la responsabilité de chacun pour préserver nos jeunes et bâtir ensemble un monde numérique cyber responsable. » commente Amandine Del Amo, chargée de mission partenariats au GIP ACYMA, Cybermalveillance.gouv.fr.

Les conseils de Kaspersky aux parents pour une bonne hygiène numérique des enfants

Ø  Etablir des règles à la maison et s’y tenir ! Il est essentiel que les enfants aient conscience que leur temps d’écran est limité, que le smartphone est par exemple interdit à table ou pendant les devoirs, que les parents ont un droit de regard sur les contenus postés sans être trop intrusif, etc. Un défi plus difficile qu’il n’y paraît. Une récente étude européenne montre que 68% des parents ne parviennent pas à suivre les règles qu’ils imposent à leurs enfants à la maison.

Ø  Utiliser des logiciels de contrôle parental comme par exemple Kaspersky Safe Kids si possible sur l’ensemble des appareils numériques auxquels l’enfant a accès (ordinateur familial, ordinateur et smartphone personnel de l’enfant).

Ø  Ouvrir le dialogue et communiquer avec son enfant en s’intéressant à ses activités en ligne, à ses centres d’intérêts, aux influenceurs qu’il suit par exemple.

Ø  Ne pas hésiter à utiliser des outils ludiques pour échanger autour des dangers d’Internet en réalisant des quiz en ligne par exemple, comme le propose Kaspersky sur son site Internet dédié aux bons gestes numériques.  

Ø  Sensibiliser sur le fait que les actions en ligne ont des répercussions dans la vie réelle. Une insulte, une menace en ligne peut avoir des conséquences dévastatrices pour celui qui en est la cible, et entraîner une condamnation pour son auteur dans la « vie réelle ».

Ø  Kaspersky a mis à disposition des outils en ligne à destination des éducateurs pour les aider à former les enfants à la cybersécurité.

Ø  Suivre les recommandations du CSA et des réseaux en termes d’âges requis pour accéder à un contenu. Pour rappel dans les règles d’utilisation des réseaux sociaux tels que Twitter ou Instagram par exemple, l’inscription n’est pas autorisée pour les enfants de moins de 13 ans. De même, des séries comme Squid Game sont interdites aux moins de 16 ans. Les règles sont établies pour des raisons précises et il peut être important de les suivre afin d’éviter de confronter certaines sensibilités à des contenus non adaptés (directement ou indirectement via les camarades d’école par exemple).

 

* Méthodologie de l’étude

Etude commanditée par Kaspersky France et réalisée par IFOP via un questionnaire auto-administré en ligne entre le 17 et 22 septembre 2022 en France auprès de 960 parents d’enfants scolarisés à l’école élémentaire ou au collège.  

A propos de Kaspersky

Kaspersky est une société internationale de cybersécurité et de protection de la vie privée numérique fondée en 1997. L’expertise de Kaspersky en matière de « Threat Intelligence » et sécurité informatique vient constamment enrichir la création de solutions et de services de sécurité pour protéger les entreprises, les infrastructures critiques, les autorités publiques et les particuliers à travers le monde. Le large portefeuille de solutions de sécurité de Kaspersky comprend la protection avancée des terminaux ainsi que des solutions et services de sécurité dédiés afin de lutter contre les menaces digitales sophistiquées et en constante évolution. Les technologies de Kaspersky aident plus de 400 millions d’utilisateurs et 240 000 entreprises à protéger ce qui compte le plus pour eux. Pour en savoir plus : www.kaspersky.fr.

Pornographie, violence, cyberharcèlement… Des enfants surexposés sur Internet et des parents démunis

Alors qu’au moins 6 enfants sur 10 ont été confrontés à des images violentes ou pornographiques avant la fin du collège, 1 parent sur 4 ne saurait pas comment aider le sien en cas de cyberharcèlement. C’est ce que révèle l’étude Kaspersky France-IFOP* réalisée auprès de parents d’élèves scolarisés à l’école élémentaire et au collège, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire.
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À propos de Kaspersky

Kaspersky est une entreprise mondiale de cybersécurité et de confidentialité numérique fondée en 1997. Avec plus d’un milliard d’appareils protégés à ce jour contre les cybermenaces émergentes et les attaques ciblées, l’expertise de Kaspersky en matière de sécurité et de veille sur les menaces prend la forme de solutions et services innovants améliorées en continu et visant à protéger les entreprises, les infrastructures critiques, les gouvernements et les consommateurs du monde entier. Le portefeuille de sécurité complet de l’entreprise comprend une protection de pointe des terminaux, des produits et services de sécurité spécialisés, ainsi que des solutions de cyberimmunité pour lutter contre les menaces numériques sophistiquées qui ne cessent d’évoluer. Nous aidons plus de 200 000 entreprises clientes à protéger ce qui compte le plus pour elles. Plus d'informations sur : www.kaspersky.fr.

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