La dernière étude* YouGov pour Kaspersky, sur le rapport des gamers à la cybersécurité met en lumière une contradiction entre la propension des joueurs à être la cible de cyberattaques, et leur méconnaissance de l’utilité des solutions VPN et de cybersécurité.
Les gamers dans le viseur
Rassemblant de plus en plus de passionnés friands de chatrooms où échanger, de cheats et de mods à télécharger, les jeux vidéo sont du pain béni pour les cybercriminels. Tout récemment, Kaspersky révélait qu’en à peine un an, le nombre d’utilisateurs uniques ayant été la cible de cyberattaque par le biais des jeux vidéos (en l'occurrence via les mastodontes les plus appréciés des plus jeunes*) avait bondi de 30 % au cours des six premiers mois de 2024, par rapport au second semestre de 2023. Une surexposition aux risques que les chiffres de la dernière étude YouGov pour Kaspersky corroborent : toutes plateformes confondues, entre 20 % et 30 % des gamers ont déjà subi une tentative de cyberattaque, et d’autant plus chez les plus jeunes, avec 47 % des moins de 34 ans ayant déjà fait les frais d’une tentative sur leur smartphone.
Le type d’attaque le plus largement répandu reste le phishing (33 %), suivi par les achats frauduleux (25 %), les arnaques financières (24 %), et le chargement de malware (23 %). Si le piratage de comptes de jeu et le vol de données personnelles sont des menaces moins fréquentes, restent à déplorer qu’elles ont affecté respectivement 17 % et 15 % des répondants.
Hardcore gamers prudents, casual gamers surexposés
Les menaces sont donc protéiformes, et si tous les gamers sont des cibles potentielles, il faut noter qu’ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les joueurs adeptes des ordinateurs sont majoritairement déjà équipés en antivirus sur leur PCs, mais les casual gamers (joueurs plus occasionnels, passant principalement du temps sur des jeux peu engageants), jouant sur smartphone, sont moins protégés, avec moins d’un portable sur deux disposant d’un antivirus, contre 66 % des ordinateurs portables. Ce niveau d’adoption plus faible sur smartphone peut expliquer la plus grande fréquence de cyberattaques sur ce support.
Parmi les raisons données par les joueurs pour expliquer leur non-recours aux antivirus, les prix jugés trop élevés (36 %) et le manque d’utilité perçue (26 %) arrivent en tête. Près d’un quart (23 %) des répondants n’y auraient même « jamais pensé », ce qui démontre bien que l’association entre solution de cybersécurité et protection des comptes de jeu est, pour un grand nombre d’internautes, loin d’être une évidence.
VPN à la traîne
Du côté des VPN, l’étude révèle que les gamers n’en ont pas un usage proactif : ils sont davantage utilisés par ceux ayant déjà subi une cyberattaque (28 % d’entre eux). Mais globalement, une majorité des gamers n’a jamais songé à recourir à un VPN, ou n’en perçoit pas l’intérêt pour se protéger lorsqu’ils jouent. Il faut toutefois noter qu’il semble exister une opportunité pour les VPN dédiés aux gamers puisqu’ils sont nombreux à se déclarer prêts à payer pour en avoir un (34 %), à plus forte raison chez les jeunes (50 % !). Cela pourrait s’expliquer en partie par le fait que les 18-34 ans comprennent davantage la palette de fonctionnalités offertes par les VPN (notamment l’accès aux jeux et contenus géographiquement restreints), au-delà des aspects simplement sécuritaires.
Des joueurs prêts à investir dans leur sécurité, mais pas à n’importe quel prix
Le rapport souligne finalement un constat positif : les gamers, a fortiori les plus jeunes, manifestent un intérêt marqué pour les solutions de cybersécurité, telles que les antivirus et les VPN dédiés. Toutefois, leur propension à payer pour ces services est limitée, la plupart des personnes intéressées ne se disant pas disposés à investir plus de 35 € par an. L’intérêt est plus grand lorsqu’il s’agit d’offres spécifiquement adaptées au gaming.
*À propos de l’étude.
En août 2024, Kaspersky a chargé YouGov de mener une enquête sur le rapport des gamers à la cybersécurité, leur comportement face aux cyberattaques. L’enquête a été réalisée en ligne sur un panel de 1016 personnes en France, entre le 6 et le 21 août 2024.