Accentuées par le contexte de distanciation sociale, les relations unilatérales, également connues sous le nom de « relations parasociales », fleurissent dans le monde entier. Une étude* mondiale commanditée par le spécialiste de la cybersécurité Kaspersky auprès de plus de 15 000 personnes dans 25 pays, révèle qu'un peu moins de la moitié (47 %) des utilisateurs de réseaux sociaux pensent que les influenceurs qu'ils suivent leur permettent d' « échapper à la réalité », un chiffre qui augmente considérablement en France pour atteindre les 70 %. Plus d'une personne sur cinq (21 %) pense qu'elle « pourrait être amie » avec les influenceurs qu'elle suit (29 % en France) et à peu près la même proportion (22 %) est allée jusqu'à envoyer un message privé à un influenceur (19 % seulement en France).
Malgré la nature largement virtuelle de ces relations, 34 % des utilisateurs de réseaux sociaux ont rencontré dans la vie réelle certains des influenceurs qu'ils suivent, ce chiffre passant à 49 % en France et même à 57 % aux États-Unis.
L’influence des réseaux sociaux sur la vie quotidienne n’a jamais été aussi omniprésente. Alors que beaucoup d’utilisateurs sont présents en ligne depuis plus de 10, voire 15 ans, la multiplicité des contenus disponible et la professionnalisation des « créateurs de contenus » ou « influenceurs » transforment aujourd’hui ces plateformes sociales en lieux d’inspiration, d’information, de divertissement, d’influence, d’échange, etc. De nouvelles formes de relations ont ainsi également vu le jour : les relations parasociales à savoir envers une personne « publique » et dont l’attachement est unilatéral (et non réciproque…).
71 % des sondés, dans le monde disent apprendre des influenceurs qu'ils suivent dans des domaines tels que la santé, les loisirs, la mode et l'actualité, et 23 % se considèrent « dépendants » du contenu partagé par les influenceurs, un pourcentage atteignant les 49 % pour les utilisateurs français. Une personne sur dix (10 %) estime même ressentir un sentiment d'absence quand elle n'a aucune interaction avec des influenceurs.
Beaucoup de followers cherchent à établir un contact direct avec les influenceurs en ligne, le plus souvent en commentant leurs publications (37 %) ou en réagissant à leurs posts ou stories (37 %).
La France particulièrement accro aux interactions sociales avec les influenceurs
En France, 74 % des répondants ont indiqué interagir avec leur influenceur préféré d'une manière ou d'une autre : 31 % ont commenté ses publications, 26 % ont réagi à ses posts ou stories, 19 % lui ont déjà envoyé des messages privés, et 17 % ont même assisté à certains des événements organisés par cet influenceur. Il est intéressant de noter qu'il existe une différence de comportement en fonction du sexe : les femmes sont plus enclines à commenter les publications (35 % contre 27 %) et les hommes participent davantage aux événements organisés par les influenceurs (22 % contre 11 %). Plus de 7 Français sur 10 (72 %) disent apprendre quelque chose des influenceurs qu'ils suivent et près de la moitié (49 %) admettent être dépendants du contenu proposé par un influenceur. Plus inquiétant encore, 21 % des utilisateurs français de réseaux sociaux ressentent un sentiment d'absence s'ils n'ont aucune interaction avec des influenceurs.
Globalement, les réseaux sociaux ont joué un rôle important pour de nombreuses personnes dans le contexte de la crise sanitaire. 59 % des sondés affirment que les réseaux sociaux leur ont fourni un lien vital pendant la pandémie (seulement 43 % en France). Ce pourcentage est particulièrement important chez les jeunes de 18 à 34 ans (71 %), qui s'appuient sur les réseaux sociaux pour rester connectés. Une tendance quasiment identique en France avec 68 % des jeunes de cette tranche d'âge. Les Vietnamiens (94 %) et les Sudafricains (79 %) sont les plus enclins à déclarer que les réseaux sociaux constituent un lien vital pour eux, même si un tiers des personnes dans le monde (33 %) considèrent être devenues moins tolérantes envers les utilisateurs des réseaux sociaux pendant la pandémie.
« Quand on se rend compte du poids des réseaux sociaux dans nos vies, on est obligés de se responsabiliser. Plus ma communauté grandit, plus j’ai d’interactions avec mes abonnés et plus j’ai envie de partager du contenu engagé, de faire passer des messages. Je prône des valeurs de tolérance, de bien-être et de confiance en soi et ma communauté me ressemble. Cependant je constate aussi avec tristesse que les commentaires et interactions désagréables sont aussi de plus en plus fréquents. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais pourquoi s’intéresser à quelqu’un dont on ne partage pas les valeurs ? Ce que je déplore surtout c’est qu’il s’agit souvent d’interactions unilatérales, qui n’invitent pas au dialogue. De mon côté cela me donne encore plus envie de continuer à communiquer sur les valeurs humaines mais je pense qu’il serait pertinent que certains prennent un peu de recul sur ce que leur procure les réseaux sociaux. Si ce n’est que du négatif, alors qu’ils se déconnectent pour qu’on reste sur un environnement sain. » - explique TheGingerChloé, créatrice de contenus sur Instagram & TikTok.
« Bien que plus de la moitié (56 %) des consommateurs soient actifs sur les réseaux sociaux depuis plus de dix ans, beaucoup d'entre nous cherchent encore à trouver un équilibre entre les aspects positifs et négatifs de ces réseaux », souligne David Emm, Principal Security Researcher, Kaspersky.
« Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une nouvelle ère où les relations virtuelles deviennent la norme. En cherchant à développer ces relations unilatérales, les gens ont souvent tendance à trop partager sur les réseaux sociaux. Les conséquences peuvent être nombreuses, et aussi déplaisantes qu'imprévues : piratage et tentatives de phishing, doxing et harcèlement, humiliation en ligne… la liste est longue. Avec les confinements que nous avons tous subis au cours des derniers mois, il est compréhensible de se tourner vers les relations en ligne et parasociales pour lutter contre la solitude et l'ennui. Pourtant, il faut absolument être conscient des conséquences d'un partage excessif en ligne et adopter une approche plus équilibrée », conclut-il.
Parmi les principaux enseignements de l’étude
· Deux tiers (63 %) des adultes dans le monde se souviennent d'une information médiatique dédiée aux effets négatifs des réseaux sociaux sur la confidentialité des données et, parmi eux, près de huit sur dix (78 %) disent que cette information a eu une incidence sur leur façon d'utiliser les réseaux sociaux.
· Un peu plus d'un tiers des Français interrogés (36 %) connaissent quelqu'un dont les données personnelles ont été compromises, mais chez les 18-34 ans, ce chiffre grimpe à près de deux tiers (60 %).
· YouTube, Tik-Tok, Twitch et Discord sont les réseaux sociaux les plus populaires auprès des 18-34 ans en France. En effet, plus de la moitié des utilisateurs de chacun de ces canaux y passent au moins une heure par jour.
· Globalement, 41 % des adultes dans le monde croient que les réseaux sociaux ont une incidence positive sur la société et la politique, soit plus du double de ceux qui pensent que cet impact est négatif (19 %). En France, les gens sont moins optimistes avec un rapport inverse : 25 % des adultes estiment que cet impact est positif tandis que 35 % le jugent négatif.
· Lorsqu'ils utilisent les réseaux sociaux, les gens sont plus susceptibles de se sentir « divertis » (56 %), « connectés » (36 %), « heureux » (26 %) et « inspirés » (23 %).
· 49 % des utilisateurs français des réseaux sociaux déclarent être dépendants du contenu partagé par les influenceurs qu'ils suivent, ce qui est beaucoup plus que la moyenne mondiale de 23 %.
Kaspersky a également lancé son « ShareAware Hub », qui propose des conseils pratiques afin de profiter des réseaux sociaux en toute sécurité.
Kaspersky a identifié cinq types de personnalité sur les réseaux sociaux :
· « Savvy Socials » (utilisateurs avisés) qui limitent leur temps en ligne et réduisent leurs publications au strict minimum.
· « Breezy Posters » (enthousiastes du post) qui publient de manière prolifique sur des périodes d'activité relativement courtes.
· « Oversharers » (partageurs excessifs) qui passent leur vie en ligne et publient tout et n'importe quoi.
· « Lurkers » (observateurs) qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, mais se contentent d'y naviguer sans faire de commentaire.
· « Offliners » (déconnectés) qui sont inactifs, ne se sont jamais inscrits sur les réseaux sociaux ou ont supprimé la plupart de leurs comptes.
Pour savoir quel utilisateur vous êtes, RDV sur le test en ligne.
*Méthodologie de l’étude
Etude commanditée par Kaspersky et menée par Opinium Research entre le 18 et le 31 mai 2021 auprès de 15 682 adultes dans 25 pays : Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, Espagne, Danemark, Pays-Bas, Chili, Mexique, Argentine, Brésil, Colombie, Pérou, Japon, Russie, Turquie, États-Unis, République tchèque, Hongrie, Afrique du Sud, Autriche, Singapour, Vietnam, Australie et Émirats arabes unis.
Pour consulter l’intégralité du rapport, rendez-vous sur la plateforme shareaware (données françaises disponibles sur demande