Rédigée par Ilijana Vavan, Directrice générale Europe Kaspersky Lab
Ayant grandi en Yougoslavie, être passionnée d’informatique et mener une carrière dans ce domaine n’était pas particulièrement surprenant pour une femme. Dans mon université, 70 % des cours d’informatique étaient suivis par des femmes. Il s’agissait de la norme, les femmes d’Europe de l’Est ayant toujours été encouragées à poursuivre des carrières techniques. Lorsque j’ai déménagé en Europe de l’Ouest pour terminer mon master, ce chiffre a chuté à 7 %. C’était un véritable choc culturel. J’ai donc commencé ma carrière dans la programmation comme l’une des très rares femmes présentes dans la profession. Je suis passée à une fonction axée sur les préventes, en contact direct avec la clientèle. Là, je me suis démarquée en tant que jeune femme vêtue d’une tenue lumineuse dans un océan de costumes sombres. J’ai toutefois réussi à tirer profit de cette situation, car je savais que l’on se souviendrait de moi rien qu’à cause de cette différence. Cela m’a finalement permis d’établir de solides relations commerciales.
En ce 8 mars 2019, le thème #BalanceforBetter (l’équilibre pour le meilleur) est central. J’approuve grandement ce message, que je trouve particulièrement adapté à mon secteur : celui de la cybersécurité.
La question du déséquilibre hommes-femmes au sein de ce domaine n’a jamais été aussi importante. Partout dans le monde, les appels se multiplient pour que davantage de femmes fassent partie de notre incroyable industrie qui, actuellement, fait état de trop peu de talents féminins. Selon les estimations, les hommes représentent près de 90 % des employés de la cybersécurité. Les recherches entreprises par Kaspersky plus tôt cette année ont révélé que dans le secteur informatique en général, la moitié des personnes interrogées ont déclaré travailler dans des équipes majoritairement masculines, soit six fois plus que dans une équipe à majorité féminine (7 %).
Aujourd’hui, je souhaite qu’un plus grand nombre de femmes voient qu’une carrière technique, en particulier dans la cybersécurité, est gratifiante et en vaut la peine. Mais je veux également m’assurer que l’environnement dans lequel elles s’aventurent est accueillant et positif. Chez Kaspersky, nous sommes fiers des nombreuses femmes qui contribuent à notre mission, de la directrice adjointe des ventes en passant par les collaboratrices qui travaillent en première ligne dans les équipes de recherche et développement pour nous protéger des cybermenaces. Mais nous souhaitons en faire davantage. Nous voulons que plus de femmes enthousiastes et motivées rejoignent nos équipes et nous aident à sauver le monde, en apportant des expériences et des points de vue différents. L’idée n’est pas seulement qu’une carrière dans ce secteur profite aux femmes, mais que le secteur bénéficie d’un effectif plus diversifié. Lors d’échanges avec Jane Frankland, autrice de l’ouvrage INSecurity et défenseuse des femmes dans le domaine de la cybersécurité, nous avons discuté du fait que les femmes avaient une approche différente de la menace et du risque et que cette approche bénéficiait réellement à la création d’un monde en ligne plus sûr.
Les solutions pour combler le fossé ne sont pas si complexes. Plus tôt cette année, nous avons déjà demandé aux femmes du secteur d’apporter des éléments de réponse. 40 % des décideuses dans le domaine de l’informatique estiment que le gouvernement et les universités devraient mettre en place des mesures incitatives pour donner envie aux filles et aux femmes de suivre une carrière dans la technologie. À noter que des entreprises telles que Kaspersky peuvent également agir en soutenant ces initiatives plus larges et en éliminant les barrières à l’entrée, qu’elles soient réelles ou perçues.
Chez Kaspersky, nous sommes d’avis que chaque poste requiert la meilleure personne possible, quel que soit son sexe. C’est sur ce critère que nous embauchons tous nos collaborateurs/trices. Cependant, nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire pour encourager et soutenir les femmes dans notre secteur. C’est pourquoi, au cours de la dernière année, nous avons pris plus de mesures que jamais pour nous attaquer au déséquilibre hommes-femmes et contribuer à faire de la cybersécurité un environnement plus accueillant pour ces dernières. Nous avons signé la charte « Tech She Can » de PwC, afin d’encourager davantage de jeunes filles à faire carrière dans la technologie, et nous avons soutenu le concours « Girls in Tech » d’AMPLIFY, qui donne aux start-ups technologiques dirigées par des femmes la possibilité de se développer. Nous avons également mis en place notre propre réseau de femmes, qui fait actuellement l’objet d’un projet pilote au Royaume-Uni, afin d’impliquer nos collaboratrices dans l’ensemble du secteur. Cette année, nous nous engageons à rendre les stages plus accessibles à un public plus large et à promouvoir l’initiation aux cyberateliers pour donner aux jeunes un aperçu de ce qu’implique une carrière dans ce secteur. Nous souhaitons également leur donner la chance de rencontrer des conseillers et des experts pour les aider à démarrer.
Notre approche consiste essentiellement à agir pour atteindre un équilibre et se doter de collaborateurs plus efficaces. Nul besoin de discuter davantage sur ce point : nous devons nous y atteler dès maintenant, pour créer une industrie plus diversifiée et plus sûre.