Un besoin urgent en compétences dans l’informatique et la cybersécurité, pour répondre aux enjeux du numérique.
L’année 2020 a été le témoin d’une accélération fulgurante des activités numériques, tant sur le plan professionnel que personnel. A cause de la crise de la Covid-19, mais également du fait de la modification des usages, le numérique prend de plus en plus de place dans l’activité quotidienne. Cela a des conséquences sur la société mais également sur les risques qui se déplacent eux aussi, de plus en plus vers la sphère numérique, notamment pour les entreprises. Demain, la plupart des emplois auront un lien plus ou moins proche avec la technologie. Pour autant aujourd’hui, il semble que ces métiers ne soient pas encore attractifs aux yeux des jeunes, et souffrent de stéréotypes qui, à la longue, poseront de réels problèmes de compétences dans le monde du travail. Sécuriser l’avenir numérique est de plus en plus central, critique. L’année 2020 a aussi illustré que les entreprises, mêmes celles qui paraissent les plus avant-gardistes sont exposées aux risques de cyberattaques qui peuvent alors mettre à mal toute l’activité et compromettre des données hautement sensibles. Sécuriser les réseaux, les systèmes d’information nécessitent des compétences technologiques mais surtout humaines. Aujourd’hui, seuls 12% des jeunes qui s’intéressent à une carrière dans le numérique envisagent la cybersécurité. Et très peu sont des femmes. Rendre attractifs ces métiers, et les démocratiser pour tous, est aujourd’hui un enjeu plus important que jamais pour lequel les entreprises du secteur doivent se mobiliser.
Pour identifier la genèse du « problème », nous avons cherché à comprendre comment les étudiants post-bac et jeunes actifs Français de 18 à 25 ans perçoivent et appréhendent leur orientation ainsi que leur appétence et connaissance des métiers du numérique dont ceux de la cybersécurité.
Pour ce faire, Kaspersky a mené deux études, en janvier et novembre 2020. En fin d’année 2020, près de 64 % des répondants admettaient qu’ils ne savaient pas ce qu’ils souhaitaient faire comme choix d’orientation, ce flou semble être encore plus présent que les années précédentes. Mais cela ne serait pas uniquement dû au contexte sanitaire actuel. En effet, en janvier 2020, 52 % des participants répondaient avoir vécu une situation de confusion identique. 19% des sondés de novembre dernier ont également admis n’être pas certains d’avoir fait le bon choix d’orientation.
En quête d’informations, les jeunes Français sont nombreux à se tourner vers leurs familles en premier lieu (44 %). Le contexte économique et social actuel ayant bouleversé plusieurs secteurs d’activité, les 18-25 ans français sont plus d’un tiers (36 %) à repenser leurs choix pour l’avenir suite aux différentes périodes de confinement de l’an passé. Certains choix de carrières apparaissent moins judicieux aujourd’hui et le taux d’employabilité est de plus en plus souvent un critère de sélection (36 % des répondants). Toutefois, l’intérêt pour le métier demeure premier pour plus de 2 jeunes Français sur 3 (61 %). Aussi, si l’idée du métier » passion » est quelque peu remise en question, les répondants semblent encore aujourd’hui plus attachés à leurs projets d’avenir qu’à la réalité pécuniaire du marché de l’emploi.
Orientation : entre déterminismes sociaux et manque d’information
La question de l’orientation apparaît le plus souvent en classe de 3ème (35 %) et de 4ème (28 %), notamment à l’occasion du stage d’observation obligatoire lors de la dernière année de collège en France. Si cette première incursion dans le milieu professionnel permet à certains élèves de mieux comprendre les enjeux de » la vie d’adulte « , cette expérience n’est toutefois pas toujours en lien avec leurs aspirations, mais souvent inspirée par la famille, premier cercle d’information sur l’orientation pour près de la moitié des répondants.
L’Education nationale, les conseillers d’orientation quant à eux, arrivent en troisième position du classement des sources d’information sur l’orientation. Si 31 % des jeunes actifs considèrent que l’école et leurs professeurs les ont aidés dans la construction de leur plan d’orientation, beaucoup s’accordent toutefois à dire qu’ils ne savaient pas ce qu’ils souhaitaient faire au moment du choix de leur cursus étudiant ou professionnel et qu’ils manquaient de témoignages professionnels pour faire un choix.
Cursus généralistes : les éternels gagnants ?
D’après les résultats de l‘étude menée en janvier 2020, seuls 18 % des Français âgés de 18 à 25 ans déclaraient avoir envisagé une carrière dans l’informatique au moment de la formulation de leurs vœux d’orientation. Un chiffre en hausse en novembre, puisqu’1 répondant sur 4 déclare désormais s’y intéresser. Parmi eux, 21 % ont indiqué que cet intérêt nouveau était né après le premier confinement, qui a notamment mis en lumière l’importance du numérique dans le quotidien de chacun. Cette nouvelle vision des métiers de l’informatique et du numérique a notamment été favorisée par la démocratisation du télétravail et la virtualisation de l’école (46 %), la dématérialisation des gestes du quotidien et les nouvelles applications mobiles (44 %) et aussi par la recrudescence des offres d’emploi dans ces secteurs (35 %).
Aussi, malgré son importance dans une société aussi numérique que la nôtre, le secteur de la cybersécurité reste encore largement méconnu du grand public et des jeunes générations en particulier : en novembre 2020, seuls 35 % des jeunes Français de 18 à 25 ans avaient déjà entendu parler des enjeux et opportunités offertes par le secteur de la cybersécurité.
Cybersécurité, un secteur enclins aux clichés
Bien qu’ il bénéficie d’une bonne réputation auprès des jeunes, qui trouvent cette discipline utile à la société (53 %) il n’échappe pas aux à priori et aux stéréotypes sur les compétences qui doivent être mobilisées. Les jeunes Français sont nombreux à penser que des compétences poussées en informatique (81 %), en mathématiques (50 %) et en statistiques (36 %) sont requises et constituent le socle de compétences fondamentales pour cette orientation. Les matières dites littéraires sont donc reléguées au second plan comme le droit (39 %), la géopolitique (28 %) ou encore la linguistique (24 %). Pourtant, les experts en informatique actuels sont unanimes sur le sujet : les compétences qui ressortent principalement en cybersécurité sont la créativité, la persévérance, la curiosité et la logique. Des compétences qui se développent au fil de l’eau et ne sont pas toujours liées à des enseignements scolaires.
» L’enjeu est depuis toujours, et dans chaque industrie, de former les jeunes aux métiers de demain. Il est de notre devoir, en tant qu’entreprise experte sur le segment de la cybersécurité, d’accompagner vers une meilleure compréhension de ces métiers et de leur place dans le monde professionnel futur. Il apparaît essentiel pour nous de commencer par déconstruire les stéréotypes qui entourent nos métiers, notre industrie, pour les rendre plus accessibles à tous. Les déterminismes sociaux ne doivent plus dominer autant et la possibilité d’expérimenter de nouvelles activités, de découvrir de nouveaux domaines doit être offerte à tous « , déclare Bertrand Trastour, Directeur Général de Kaspersky France, Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre.
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