Apple a présenté un nouveau logiciel pour son système d’exploitation mobile – iOS 8 – alors que simultanément, son principal compétiteur, Samsung, soulignait ses intentions de promouvoir des appareils utilisant son nouveau système d’exploitation, Tizen. Pendant ce temps, le géant Google et son Android étaient complètement hors-jeu, allez savoir ce qu’ils étaient en train de faire. Mais en dépit de l’absence du monstre des technologies mobiles, une multitude d’observations restent à faire.
Le nouvel iOS de Apple
En développant son nouvel opus, Apple semble s’être concentré sur l’augmentation des possibilités de personnalisation ainsi que sur une plus grande ouverture. De manière très inattendue, Apple a décidé d’intégrer des développeurs tiers pour remplacer le clavier standard d’Apple pour utiliser l’interface Touch ID ; pour intégrer les widgets au centre de notifications ; pour élargir le type de données partageables entre les applications (notamment des API complets pour développer certaines applications » maison » et » santé « ) et pour bien plus encore.
Ça devait arriver un jour ou l’autre. Après tout, la concurrence avec la communauté internationale de développeurs n’est pas chose simple. La seule issue envisageable était de devenir plus flexible. Imaginons : dans quelques années Safari perdra peut-être son statut de navigateur par défaut. Et ce n’est pas notre imagination qui déraille. Qui aurait pu prévoir, par exemple, le déclin de l’utilisation du clavier externe ?
Malgré le peu d’enthousiasme des fans habituels d’Apple et en dépit de l’apparition rapide de toutes sortes de critiques intéressantes, les détracteurs de iOS 8 n’ont pas trop bronché. Par exemple ; ZDnet a publié une analyse singulière sur les impacts négatifs de ces nouvelles fonctionnalités sur la sécurité – dus à une augmentation de la surface d’attaque. Ars Technica a rapidement publié une étude comparative entre les nouvelles fonctions d’Apple et celles d’Android, laissant les lecteurs perplexes quant au caractère novateur du travail à Cupertino. Malgré tout cela, nous n’avons entendu aucun » Quoi… ??? Si Jobs était toujours parmi nous, rien de tel ne se serait produit ! »
Alors, examinons comment Apple se cramponne à ses rênes et assure la sécurité de son nouveau système. D’abord, le système de présélection des applications demeure, mais Apple offre plus pour que ses utilisateurs se protègent des fonctionnalités malveillantes. Le nouveau langage de programmation Swift devrait permettre d’éviter un bon nombre d’erreurs au moment de développer les applications ; en revanche, Swift ne sera pas le seul environnement de développement obligatoire. Je partage la position d’Eugène Kaspersky, Apple doit modifier son approche vis-à-vis de la sécurité.
Tizen
Tizen. Tizen ? Mais, qu’est-ce que c’est au juste ?! Pour ceux qui n’ont pas envie d’aller sur Wikipedia, Tizen est le demi-frère d’Android, dont Linux est le beau-père, ou quelque chose du genre.
Les raisons concrètes de la création de ce système d’exploitation ne sont pas très claires. Je veux dire par là : qu’est-ce que Tizen a, que Android n’a pas ? Tizen a été créé par Samsung pour :
- Diminuer la dépendance face à Google
- Pouvoir recueillir des données, le trafic et toute autre information valide concernant les utilisateurs.
- Être plus libre quant aux choix de ses objectifs et aux manières de les atteindre. D’un autre côté, même si Tizen règle le problème de la fragmentation d’Android (c’est-à-dire son nombre incompréhensible de versions), il héritera aussi des désavantages liés aux projets de créativité collectifs, quand chacun des participants tentera d’avoir la plus grande part du gâteau (Tizen a déjà plus de 10 sponsors principaux)
Mais la position de Samsung est plus contradictoire encore. La société a abandonné le système d’exploitation Bada, qui progressait très bien (en 2012, Bada avait surpassé la popularité de Windows Phone) et ils auraient facilement pu y associer tout un écosystème, un peu comme Apple mais sans les imperfections. Néanmoins, Samsung semble être reparti à zéro (sans compter l’ouverture des Tizen Store et l’investissement de millions de dollars pour stimuler les développeurs) alors qu’ils ont actuellement beaucoup plus de compétiteurs qu’il y a quelques années.
Tizen marque-t-il le début de la fin pour Android ? Tizen délogera-t-il Android des appareils de ses sponsors ?
Tizen marque-t-il le début de la fin pour #Android ? #Tizen délogera-t-il Android des appareils de ses sponsors ?
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Probablement non et non.
Tizen donnera vraisemblablement des résultats satisfaisants pour les appareils électroménagers comme ceux-ci demandent des systèmes d’exploitation très stables. On peut penser le contraire pour les autres types d’appareils mobiles qui requiert un développement dynamique des fonctionnalités, du peu de fragmentation, et de la possibilité de développer la plateforme par soi-même.
Android demeurera le système d’exploitation prédominant pour les smartphones et les tablettes. On peut même prédire que Tizen verra ses parts du marché chuter à zéro, à moins de mettre en place des efforts titanesque dans le développement d’un bon écosystème (applications, app store, communauté de développeurs, etc. ) ce qui n’est pas chose facile même pour les grandes sociétés. Microsoft nous l’a très bien démontré avec son Windows Phone. Et même si convertir les applications d’Android à Tizen est relativement simple, (d’ailleurs nous avons présenté la version béta de notre nouvel antivirus à la Conférence des développeurs Tizen 2014) le changement se fera en masse seulement si les consommateurs y trouvent leur compte.
Et Google dans tout ça ?
Google s’en moque. Android continue à dominer le marché en termes de nombre d’appareils vendus et a presque rejoint iOS quant au volume de trafic généré.
Le pari d’Eugène semble donc sûr.